Située à 800 mètres d'altitude, la ferme des Balcons du Forez est une exploitation de montagne au climat assez rude en hiver et plutot sec et chaud en été.
La ferme BONHOMME a été construite au début du XXème siècle en 1914 très exactement par mon arrière grand père Pierre Marie BONHOMME et son épouse Marie BONHOMME. Puis trois générations se sont succédées contribuant à l'amélioration et l'adaptation de l'outil de travail par rapport aux évolutions de l'Agriculture. En un siècle, de nombreux bouleversements ont causé le passage d'une agriculture purement familiale à une agriculture beaucoup plus commerciale.
Après mon arrière grand père, son fils Jacques et son épouse Francoise ont pris le relai dans les années 30, puis mon père Pierre et son épouse Marthe dans les années 60 jusqu'en 1994 date à laquelle mon frère Christophe s'est installé à son tour. L'activité principale a toujours été accès sur la production de lait vendu à une coopérative. Mais en 2002, afin de diversifier notre production, valoriser notre travail et proposer un produit local de qualité à une clientèle de proximité, j'ai décidé avec mon frère de créer un laboratoire de transformation fromagère. C'est ainsi que va naître par la même occasion la Ferme des Balcons du Forez.
Actuellement, 1/3 de la production laitière est fabriquée en fromage.
En tout temps, la ferme a été orientée dans la polyculture et l'élevage. Comme son nom l'indique, la polyculture a pour avantage de favoriser la diversité et la rotation des cultures si bien que depuis des années notre ferme est engagée dans une démarche d'agriculture raisonnée.
Depuis le 1er avril 2013, nous nous sommes engagés dans une production totalement certifiée agriculture biologique par ECOCERT. Pourquoi ce choix ?
pour produire une alimentation sans pesticides, sans désherbants, sans engrais chimique. En montagne, nous sommes dans une région où l'utilisation de ces produits a déjà fortement régressé. L'arrêt total de leur emploi a été ainsi un cap plus facile à atteindre.
on utilise en priorité une culture : la luzerne, riche en azote, elle permettra outre de nourrir les animaux mais aussi tous les 4 ans d'apporter un engrais naturel au sol pour cultiver des céréales sans apport d'engrais chimique.
La clientèle locale a très souvent confiance en son producteur et à juste titre, mais dans un périmètre un peu plus éloigné, l'obtention du label AB est une garantie, une sécurité sur les méthodes qui sont utilisées par l'agriculteur. Ainsi, pour nous, de nouveux débouchés s'offrent à nous. En plus, malgré de nombreuses idées recues, les produits avec l'agrément "AB" n'ont pas subits une hausse de prix.
La ferme est composée de 120 vaches prime holstein dont 60 vaches laitières de plus de deux ans qui permettent la production de lait après avoir donné naissance à un veau et de 60 génisses de 0 à 2 ans qui sont élevées à la ferme et permettent le renouvellement du troupeau en donnant naissance à d'autres veaux à partir de 2 ans.
L'alimentation des vaches
Les animaux sont nourris sur les 110 hectares de prairies dont dispose la ferme. Les 20 hectares restant sont destinés à la culture de céréales.
Depuis 2011, l'alimentation du troupeau est composée essentiellement de luzerne récoltée sur place, de céréales et de foin de prairies naturelles. L'objectif étant d'être autonome quand à l'alimention du troupeau pour deux raisons essentielles :
Une meilleure tracabilité : on sait ce que mangent nos animaux, une alimentaion naturelle issue de notre propre ferme donc en fin de chaîne des produits tout aussi naturels proposés aux consommateurs
Les coûts sont maîtrisés ce qui permet en fin de chaine de pratiquer des prix de vente sur les produits finis, tel que le fromage, plus accessibles
Les bâtiments de la ferme
Les vaches bénéficient d'un confort absolu grâce à un batiment qui a été créé en 2007 pour une surface de 1500 m2. Spatieux, clair, aéré, fonctionnelle, ce logement permet aux animaux de circuler librement à leur guise.
Leur litière est composée d'une couche de paille posée sur un tapis en caoutchouc afin d'éviter le contact direct avec le béton.
La traite a lieu deux fois par jour grâce à un outil performant et non stressant pour les animaux comme pour le trayeur. D'ailleurs, lors de visite au public, la traite est un passage incontournable.
La traite
Elle se déroule deux fois par jour : à 6h30 et 17h30
La ferme a connu tous les modes de traite, mes grands parents utilisaient le bon vieux principe de la traite manuelle, mes parents celui de la traite semi automatisée où le poids des pots de lait était un sérieux handicap. La ferme des Balcons a connu deux systèmes, la traite par transfert de lait par lequel le trayeur apporte un poste de traite jusqu'à l'animal mais ne manipule aucun bidon de lait puisque celui ci est directement transféré dans un tank de stockage. Le deuxième système est la salle de traite qui est utilisé depuis 4 ans à présent.
Le principe de la salle de traite est simple. Les 60 vaches laitières attendent leur tour de passage dans une salle d'attente.
Ensuite, elles entrent par 10 dans un couloir et se placent au fur et à mesure de leur entrée. Le trayeur se trouve en contrebas afin d'avoir un accès facilité et sécurisé aux pis.
Les 10 vaches sont alors traitent grâce à des appareils appelés aussi trayeuse qui se débrancheront automatiquement dès que l'animal a fini de donner son lait.
Comme le précédent système, le lait est ensuite transféré dans un tank de stokage ou en fromagerie si ce lait est destiné à la fabricaton de fromage.
La traçabilité, un point essentiel
Depuis plus de 10 ans, l'identification stricte des bovins est obligatoire dès leur naissance. Cela permet une meilleure tracabilité des animaux. Le concept est simple. A la naissance, une déclaration est faite auprès d'un organisme : l'EDE (Etablissement Départemental de l'Elevage). On y renseigne le nom et numéro de l'animal, sa filiation et ses conditions de naissance.
Dans les trois jours, l'EDE édite un passeport de couleur rose (photos ci-dessous) dans lequel l'intégralité des renseignements déclarés est reportée. Parallèlement, une attestation sanitaire appelée aussi carte verte est jointe à la carte rose. Son but est de confirmer que le cheptel est indemne d'une liste de maladie (leucose, brucellose, tuberculose, varron) après des analyses faites tout au long de l'année.
Les cartes rose et verte sont expédiées par l'EDE à la ferme où elles seront archivées. Dans un même temps, deux boucles sont posées sur chaque oreille du nouveau né sur lesquelles apparaissent clairement le numéro déclaré.
Enfin, durant toute la vie de l'animal, toutes les maladies, traitements, intervention du vétérinaire sont consignés dans un registre (le carnet sanitaire). Ce classeur est composé d'une fiche par animal repérable grâce au nom et numéro de la vache.
L'objectif prioritaire de cette démarche est de rassurer les consommateurs sur la provenance des produits carnés et laitiers qu'ils vont consommer plus tard.